LE PHENIX
Le phénix était une sorte d’aigle mais de taille considérable ; son plumage se parait de rouge, de bleu et d’or éclatant, et son aspect était splendide. Il n’existait jamais qu’un seul phénix à la fois ; il vivait très longtemps : aucune tradition ne mentionne une existence inférieure à cinq cents ans. N’ayant pu se reproduire, le phénix, quand il sentait sa fin venir, construisait un nid de branches aromatiques et d’encens, y mettait le feu et se consumait dans les flammes. Des cendres de ce bûcher surgissait un nouveau phénix...
Selon une autre version, le nouveau phénix né de la semence de son père recueillait son cadavre dans un tronc de myrrhe creux et l'emportait en Égypte septentrionale, à Héliopolis, où il le déposait sur l'autel du temple du Soleil pour qu'il y soit solennellement brûlé par les prêtres.
Le phénix symbolise l'immortalité, celle de l'immortalité de l'âme, pour les Anciens. Il est aussi symbole de la résurrection et de la vie après la mort, qui attend le défunt après la pesée des âmes: s'il a dûment sacrifié aux rites et si sa confession négative a été jugée véridique, le défunt devient lui-même phénix. Il évoque le feu créateur et destructeur, dont le monde tient son origine et auquel il devra sa fin, il est comme un substitut de Çiva et d'Orphée.