L'enchantement
l'enchantement.
Dans la forêt du charme et des merveilleux rites,
Gnomes compatissants, pendant que je dormais,
De votre main, honnêtes gnomes, vous m'offrîtes
Un sceptre d'or, hélas ! pendant que je dormais.
J'ai su depuis ce temps que c'est mirage et leurre
Les sceptres d'or et les chansons dans la forêt;
Pourtant, comme un enfant crédule, je les pleure,
Et je voudrais dormir encor dans la forêt.
Qu'importe si je sais que c'est mirage et leurre !
Pluie
PLUIE
Odeur des pluies de mon enfance
Derniers soleils de la saison !
A sept ans comme il faisait bon,
Après d'ennuyeuses vacances,
Se retrouver dans sa maison !
La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées,
Sentait l'encre, le bois, la craie
Et ces merveilleuses poussières
Amassées par tout un été.
O temps charmant des brumes douces,
Des gibiers, des longs vols d'oiseaux,
Le vent souffle sous le préau,
Mais je tiens entre paume et pouce
Une rouge pomme à couteau.
René-Guy CADOU (1920 - 1951)
gif de petite fille pieds nu dans l'eau créatione l'univers de Cassandra
L'envol Sur la plage aux rivages d'albâtre. Une petite fille rêve en silence...Trempant ses pieds nus dans l'eau noirâtre S'inventant une romance. Quand soudain la fille chante un poème sans raison Pour cette enfant sans maison, la musique se fait pressante. Et soudain le ciel s'émeut...De ces paroles en extase Les ailes des papillons bleus...Brillent comme des topazes. L'enfant aux yeux d'émeraude, S'éloigne toujours en chantant Mais voilà que la nuit rôde...Partons toujours en courant. Un chant comme une note brève Un chant comme la nuit soulève Un chant comme une note brève Un chant qu'on n'oublie jamais. Et dans le silence marin..Dont on perçoit pourtant le bruit de l'écume La petite fille tend la main, Tente d'attraper la brume. Les enfants savent voler : Les oiseaux savent bien chanter ! Si bien que la petite fille...S'en va suivre les papillons. La plage est devenue d'or...Mais l'or finit par ternir Sur un nuage notre enfant dort...Et rêve un ultime soupir. Et comme un son de piano..Comme une note de musique Se termine dans un sanglot...Ce poème mélancolique. |
Un autre monde
Un autre monde
Je vis dans un autre monde sans lendemain sans histoire,
Il était trop tard pour regretter, trop tard pour partir,
J'ai tant voulu construire ce mensonge sous leurs regards,
Faire croire que j'étais quelqu'un d'autre forte.
J'ai beau essayer de me battre contre les souvenirs,
Me tenir droit sourire pour paraitre si sage si calme,
Je tombe sans cesse, je pleure de toute mon âme, violée, aigrie,
Je ne regarde plus que l'horizon cet espoir caché quelque part.
Pour qui pour quoi devrais-je croire qu'il y a peut-être autre chose,
Un récit destiné, la chaleur des mains et deux cœurs, l'amour, le deuil.
Quand je reste là-bas trop longtemps je deviens une héroïne sans peur,
Sans faille de me voir mourir tout les jours.
Et oui une petite fée !!!
Et oui une petite fée !
Pourquoi une fée ?
Pour qu'elle puisse peut-être réalisé vos vœux !
une fée
Si une fée vient bercer tes nuits si elle te chante
le murmure du ruisseau,
dormiras-tu sur ce nuage tout blanc là-haut ?
Réciteras-tu une comptine ?
devant cette petite étoile qui te surveille là-haut,
te sourit tout près pendant que toi tu souris à la fée, venue bercer tes rêves couleur de miel?
gif d'amour reflet avec poème d'automne
Poème d'Automne
Je me souviens de toi telle
Je me souviens de toi telle que tu étais en ce dernier automne:
un simple béret gris avec le cœur en paix.
Dans tes yeux combattaient les feux du crépuscule.
Et les feuilles tombaient sur les eaux de ton âme.
Enroulée à mes bras comme un volubilis,
les feuilles recueillaient ta voix lente et paisible.
Un bûcher de stupeur où ma soif se consume.
Douce jacinthe bleue qui se tord sur mon âme.
je sens tes yeux qui vont et l'automne est distant:
béret gris, cris d'oiseau, cœur où l'on est chez soi
et vers eux émigraient mes désirs si profonds
et mes baisers tombaient joyeux comme des braises.
Le ciel vu d'un bateau. Les champs vus des collines:
lumière, étang de paix, fumée, ton souvenir.
Au-delà de tes yeux brûlaient les crépuscules.
Sur ton âme tournaient les feuilles de l'automne.
l'automne arrive à grand pas !
L'automne
L'automne sur les ailes des oiseaux
couleur de feuille et de forêt qui meurt
une tendre rousseur
une braise qui s'avive
dans un lambeau de vent arraché à l'automne
et les ailes qui volent
avec les ailes délivrées.
Le temps s'achève dans un orage clair.
Un seul mouvement qui arrive
une seule liberté
feuilles et plumes fondues dans l'air
flammes qui descendent
envol sur les terrasses du soir.
Un seul envol d'automne et de cendres
une submergeante lumière.
Jean MAMBRINO (1923- ...)
ô bien trop de paroles,
Ô bien trop de paroles,
De mots non bienvenus,
Peuvent me rendre folle
Dans l’espoir révolu…
Vous croyez me connaître ?
Vous n’me connaissez pas.
Je ne suis qu’un paraître
Protégeant mon émoi…
Quand les nerfs à foison
Deviennent maîtres en mon âme
Je tuerais les tensions
Pour fuir bien tant de drames…
Vous êtes dans ma tête ?
Non, je ne le crois pas.
Jamais je n’vous le souhaite
Vous ne seriez plus là…
Et je craque de souffrance
Ou d’incompréhension
Sur la route d’errance
Emplie de surtensions…
Quand les paroles accablent
Mon esprit déraisonne
Telle une fougue intenable
Tout mon corps abandonne…
Creusez donc mon abîme
Que je tombe de mon fil…
Enterrez mon estime
Que je parte en exil…