Il faut ....
Les Génies
Les Génies
Qui sont les Génies?
Les génies sont des divinités intermédiaires entre les hommes et les dieux.
Présents chez tous les peuples de l'antiquité, ils étaient considérés comme présidant au destinées de l'homme et intervenant dans leurs affaires et dans les affaires du monde des vivants.
La Légende Selon certains peuples orientaux, les génies habitaient la terre bien avant les humains mais ils n'obéirent pas à dieu et se révoltèrent contre lui. Alors, ils furent chassés et rejetés vers l'extrémité du monde. On dit aussi qu'ils étaient soumis aux ordres de personnes qui possèderaient certains talismans.
Aussi ils pouvaient changer leur apparence physique à volonté.
Pour les musulmans, les génies était source de mal et de malfaisance. Ils n'étaient pas du tout appréciés et les gens en avaient une peur indescriptible.
Ils disaient aussi que les génies pouvaient prendre possession de l'âme d'une personne et la manipuler comme cet esprit maléfique le voulait. Ce n'est que plus tard que vint la légende d'Aladin et de la lampe magique qui a été inspirée des croyances orientales.
Quant aux chinois, ils considéraient les génies comme les gardiens des temples, des édifices divers, des villes et des provinces.
Les Colombes
Les colombes.
Sur le coteau, là-bas où sont les tombes,
Un beau palmier, comme un panache vert,
Dresse sa tête, où le soir les colombes
Viennent nicher et se mettre à couvert.
Mais le matin elles quittent les branches ;
Comme un collier qui s’égrène, on les voit
S’éparpiller dans l’air bleu, toutes blanches,
Et se poser plus loin sur quelque toit.
Mon âme est l’arbre où tous les soirs, comme elles,
De blancs essaims de folles visions
Tombent des cieux en palpitant des ailes,
Pour s’envoler dès les premiers rayons.
Théophile Gautier.
Tout près d'ici...
Tout près d’ici je sais un beau prince enchanté
Qu’éveille quelquefois une fée à la brune
En lui mettant au front un nimbe de clarté :
Ce prince, c’est le lac, et la fée est la lune.
La fée aime le prince, et le prince lui rend
Cet amour qu’une nuit d’étoiles vit éclore ;
Mais l’espace se trouve entre les deux si grand
Qu’ils en pleurent parfois jusqu’aux feux de l’aurore.
Lui l’attend tout le jour, sombre et chagrin souvent,
Lorsqu’il voit sur le ciel s’étendre un gros nuage
Qui, rapide, poussé par le souffle du vent,
Va lui prendre, rival, sa mignonne au passage.
Elle, toujours sereine en ses calmes splendeurs,
Le voyant malheureux et morose loin d’elle.
Lui jette, lumineux jusqu’en ses profondeurs,
Son regard débordant de tendresse éternelle.
Et sous l’humide éclat de ce regard si pur,
Le prince sent la paix qui rentre dans son être ;
Celle qui tout là-haut rayonne dans l’azur
N’est plus si loin de lui qu’elle paraissait être....
Ils s’aimeront ainsi jusqu’à la fin des temps,
Sans voir encor le jour de leur union poindre :
Elle ne peut quitter ses parvis éclatants,
Et lui dans l’infini ne saurait la rejoindre....
Il existe, endormis sous un pouvoir fatal,
Bien des princes, ayant tous leur fée adorée,
Et les princes c’est nous, la fée est l’Idéal
Dont notre âme ici-bas se trouve séparée.
Mélodie buconique...
Mélodie bucolique refuge de mes sombres nuits
Par la noirceur retrouvée, les lucioles s’amusent de nos puits
De larmes, elles se conduisent vilaines dans nos palais
Elles viennent défier le noble chevalier enfouit sous les galets.
Elles virevoltent au salon et s’évaporent dans les mansardes
Pourquoi tant d’observation dans ces murailles lézardent ?
Elles dessinent des ombres courbées sur les tapisseries de fleurs
Je contemple ces étranges intrigantes qui croient me faire peur.
Par la fenêtre le jardin illuminé par la lune frémit d’humidité
Je sais bien qu’elles vont s’en aller vers cet amoureux de félicité
Sur l’herbe fraîche elles vont s’épanouir et rester jusqu’au jour
Dans ces ruelles vertes elles vont exécuter un manège d’amour.
La berceuse de Chopin s’égrène douce et légère sur l’édredon
De mon canapé usé et rongé par mes chiens coquins d’abandon
Je m’alanguie et de ces passagères récidivistes, menaçante nature
J’oublie leur présence vagabonde et m’endors vers d’autres aventures.
Auteur : E.BANCO
Le Renard, le Loup et le cheval
Le Renard, le Loup, et le Cheval
Un renard, jeune encor, quoique des plus madrés,
Vit le premier Cheval qu'il eût vu de sa vie.
Il dit à certain Loup, franc novice : Accourez
Un animal paît dans nos prés,
Beau, grand ; j'en ai la vue encor toute ravie.
Est-il plus fort que nous ? dit le Loup en riant.
Fais-moi son Portrait, je te prie.
Si j'étais quelque Peintre ou quelque Etudiant,
Repartit le Renard, j'avancerais la joie
Que vous aurez en le voyant.
Mais venez. Que sait-on ? peut-être est-ce une proie
Que la Fortune nous envoie.
Ils vont ; et le cheval, qu'à l'herbe on avait mis,
Assez peu curieux de semblables amis,
Fut presque sur le point d'enfiler la venelle.
Seigneur, dit le Renard, vos humbles serviteurs
Apprendraient volontiers comment on vous appelle.
Le Cheval, qui n'était dépourvu de cervelle,
Leur dit : Lisez mon nom, vous le pouvez, Messieurs :
Mon Cordonnier l'a mis autour de ma semelle.
Le Renard s'excusa sur son peu de savoir.
Mes parents, reprit-il, ne m'ont point fait instruire ;
Ils sont pauvres et n'ont qu'un trou pour tout avoir.
Ceux du Loup, gros Messieurs, l'ont fait apprendre à lire.
Le Loup, par ce discours flatté,
S'approcha ; mais sa vanité
Lui coûta quatre dents : le Cheval lui desserre
Un coup ; et haut le pied. Voilà mon Loup par terre
Mal en point, sanglant et gâté.
Frère, dit le Renard, ceci nous justifie
Ce que m'ont dit des gens d'esprit :
Cet animal vous a sur la mâchoire écrit
Que de tout inconnu le Sage se méfie.
Jean de La Fontaine.