9 octobre 2012
On voit...
On voit, quand vient l'automne, aux fils télégraphiques
De longues lignes d'hirondelles grelotter.
On sent leurs petits cœurs qui ont froid s'inquiéter.
Même sans l'avoir vu, les plus toutes petites
Aspirent au ciel chaud et sans tâche d'Afrique.
C'est dur d'abandonner le porche de l'église !
Dur qu'il ne soit plus tiède ainsi qu'aux mois passés !
Oh ! Comme elles s'attristent ! Oh ! Pourquoi le noyer
Les a-t-il donc trompées en n'ayant plus de feuilles ?
La nichée de l'année ne le reconnaît point,
Ce printemps que l'automne a recouvert de deuil.
Francis JAMMES (1868 - 1938)
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